COMBIEN TU M'AIMES de Bertrand Blier. De la liberté...
Nous avons vu le dernier film de Blier samedi soir et me voilà heureusment réconcilié avec ce metteur en scène français faussement provocateur dont j'ai tant aimé les débuts (LES VALSEUSES ou BUFFET FROID, entre autres).
J'avoue avoir manqué les deux ou trois dernbiers épisodes (LES ACTEURS, notamment, fortement décrié) et m'en tiendrai donc à "suivre" l'avis des critiques positives qui accompagnent ce nouvel opus d'un cinéaste aussi controversé qu'inventif (et libre).
Difficile d'écrire sur cette oeuvre étrange qui étonne, bouleverse, émeut et provoque aussi le rire. Deux ou trois choses, quand même, avant que j'y revienne, éventuellement, plus tard.
- Le film annonce d'emblée son sujet et la séquence d'exposition y gagne en efficacité, projetant directement le spectateur dans le coeur du problème (dans tous les sens du termes, si l'on veut bien me êrmettre !), au niveau de l'écriture aussi bien que par le jeu des acteurs (Monica Bellucci et Bernard Campan sont immédiatement crédibles).
- Les mensonges, fantasmes, rêveries, fausses pistes sont gérés de manière épatante, tant du point de vue scénaristique que dans la mise en scène qui se sert notamment avec une belle intelligence de la lumière et de l'exposition des sujets à celle-ci.
- Les jeux nombreux (de plus en plus au fur et à mesure qu'avance le film, comme souvent chez Blier, pour "perdre" peu à peu le spectateur) sur les raccords de champ contre champ, loin d'être gratuits et systématiques comme c'est parfois le cas chez ce réalisateur comme chez tant d'autres, sont tout à fait convainquants et utilisés à bon escient.
- C'est unanime mais tout à fait vrai : les dialogues de Bertrand Blier sont formidables, cette fois, renouant avec son panache d'antan grâce à de très jolis moments de poésie, même, tel celui montrant Daniella l'italienne appeler François dans son lit par un "tu viendrais pas faire un tour en Italie?".
COMBIEN TU M'AIMES me semble, malgré la nécessité (et l'envie) d'y réfléchir sur le long terme, un film très intéressant, et pas si grand public qu'il veut s'en donner l'air... à moins que ce ne soit le contraire !
Complexe et paradoxal, comme son sujet, la Liberté, librement développé par un auteur libéré...